Je m’appelle Baptiste Soubra, je suis chercheur en anthropologie sociale et photographe. Basé à Briançon dans les Hantes-Alpes, mes sujets de prédilection sont la vie culturelle, les luttes écologistes et les solidarités.
La photographie m’accompagne depuis le lycée. Autodidacte, j’ai fais mes armes en photographiant mes ami·e·s qui, à l’époque, étaient tou·te·s musicien·ne·s. Peu à l’aise en musique, mon appereil photo était un peu mon instrument à moi, ma façon de participer à la vie du groupe et de trouver ma place dans les rêves de tournée européenne en minibus. Puis la photographie est devenu pour moi un moyen d’expression, une manière de raconter des histoires et d’exprimer des opinions politiques. Le premier et seul sujet que j’ai pensé comme un reportage, traitait de la situation sur la ZAD de Sivens et des évènements qui ont conduit à la mort de Rémi Fraisse le 26 octobre 2014. Je ne l’ai jamais publié dans sa version aboutie.
Au printemps 2020, avec des ami·e·s photographes avec qui je couvrais régulièrement des mobilisations écologistes, nous avons co-fondé le collectif la faille. Notre volonté était de sortir de l’image d’actu et de prendre le temps de poser nos appareils photo pour traiter les sujets en profondeur. Un soir où on débriefait d’un passage à Calais de deux d’entre nous, on s’est posé la question : ‘‘Qu’est-ce que la migration fait aux territoires ?’’. De cette question sont nées une envie collective d’explorer différents points chauds de la migration, et mon envie de m’immerger dans le réseau de solidarité du Briançonnais.
Si les thématiques que j’aborde dans chacun de mes métiers sont relativement éloignées les unes des autres, mes méthodes de travail, elles, sont plutôt similaires que je cherche à créer du savoir ou à créer un récit photographique. Aller sur le terrain, participer, vivre les situations afin d’apprendre et de comprendre. Il s’agit de construire les analyses et les récits à partir des faits et de les confronter en permanence avec les nouveaux faits. De cette manière on les précise et on en explore toute la profondeur. Ainsi, à Briançon, j’ai passé beaucoup plus de temps à marauder à participer à la vie des collectifs qu’à prendre des photos.
Mes récits sont donc avant tout ceux d’un solidaire, engagé, activiste ●