Léry, la première ZAD des enfants

Léry, la première ZAD des enfants

mars 2023
·
Sainte-Soline, France
Contributeur·rices :
Libre
LIBRE

Camp action festif, Léry (Eure) les 5, 6 ,7 et 8 mai. Des bâtons dans les routes. Non à l’autoroute A134 A136.

 

1. S’INSTALLER, vivre ensemble.

Léry, arrivée sur le campement. Ici, on s’installe, on se prépare, on échange, on crée, on imagine, on débat, on se rencontre.
Le festival des soulèvements de la terre, c’est surtout un ensemble de citoyens, humains, associations, personnalités publiques, retraités,
enfants, artistes, qui convergent pour tenter d’éprouver ensembles un système différent.
Chacun peut se manifester pour donner un coup de main à la cuisine, à la vaisselle, au rangement, nettoyage, la circulation… on réinstalle ce que l’on a un peu perdu dans notre société individualiste : le sens du collectif, sans contrepartie intéressée ou financière.
C’est ce que nous apprécions, témoigner avec le @collectiflafaille , les failles dans les normes, les lumières qui en découlent, le fait de questionner l’ordre établi, dans l’objectif de grandir humainement et intellectuellement.
 
2. RÉSISTER, préserver le vivant.
 Samedi 6 mai, 4 bannières s’élancent festivement dans une grande ballade active et naturaliste pour investir la forêt de Bord : Muscardin, Grand Capricorne, Triton Crêté, et PicMar, emblèmes de la biodiversité locale menacés par le projet du contournement de Rouen. Ce projet de nouvel autoroute né en 1997 se précise et prévoit la destruction de 516 hectares de forêts et de terres agricoles pour laisser place à 41 km de bitume, 8 viaducs, 10 points d’accès.

La dégradation du climat s’accélère et les projets climaticides tout autant. Alors la résistance s’organise pour préserver la forêt de Bord et son écosystème si harmonieux. Les centaines de militants et manifestants s’élancent dans différentes actions distinctes : création de mares pour favoriser l’installation des tritons et batraciens, pose de nichoirs, clonage des signalétiques sur les arbres à couper pour perturber leur repérage, plantations de clous dans les troncs (inoffensif pour les arbres) pour élimer les dents des tronçonneuses qui viendront les couper.

 
3. CRÉER, représenter le vivant.
Dimanche 7 mai. Sous la fraîcheur des grands arbres, à quelques pas d’un majestueux chêne centenaire, militants et familles se mettent au diapason et s’unissent pour réaliser un aire de jeux sur le traçé de la future autoroute qui devrait traverser la forêt. Acte de résistance. Premières planches, premières branches de bois vieux, premiers nœuds incertains. Plusieurs cabanes se dressent tandis que les enfants inscrivent leurs messages sur des guirlandes de bois qui orneront le lieu. 
Au centre la foule s’agglutine. Les bras se tendent, les muscles se raidissent et tirent sur les cordes pour ériger le grand pic totem, gardien des lieux. Les sculptures de la compagnie ‘MONsTR » nous rappellent indéniablement à nos souvenirs d’enfance.
Un premier cortège s’élance ensuite pour bloquer l’autoroute A 13 tandis qu’un second, tel une rite païen, emmène les sculptures du grand muscardin et le triton crêté se faire baptiser dans la mare aux salamandres.
 

4. ÉPROUVER, ressentir pour mieux préserver.

Pour comprendre le vivant, et désirer le protéger, l’expérience sensible et affective est nécessaire. Tout comme nos liens humains, en luttant contre les travers individualistes.Faire corps, ressentir, et prendre le temps d’être là, VIVANTS.

5. TRANSMETTRE. Donner du sens aux luttes.

Des interventions, lectures, transmissions ont jalonné le festival. L’intérêt ?
Apprendre le vivant, et d’autres façons de fonctionner, comprendre pourquoi la lutte est importante, s’inspirer des autres.