Belle ironie. Alors qu’une grande partie du personnel hospitalier était en grève depuis des mois pour réclamer des moyens (allant parfois jusqu’à démissionner de leur fonctions administratives ou à s’injecter de l’insuline en réunion), voilà que le pays tout entier compte sur ces hommes et ces femmes pour gérer une crise sanitaire inédite, la pandémie de Covid 19. Inaudibles avant la crise, acclamés pendant, méprisés voire violentés ensuite.
Quelques jours seulement après l’accalmie du mois de mai, la mobilisation a repris de plus belle. Les gestionnaires, les financiers et les politiques d’austérité ont également fait leur retour. Les soignant•es mènent une lutte pour retrouver la dignité de leur métier depuis plus de deux ans. Deux ans de lutte acharnée et épuisante. Ce sont ces milliers de personnes qui n’en peuvent plus de cette gestion de crise calamiteuse, d’un système économique, politique et social désastreux. Ce sont ces personnes là que nous avons rencontrées et photographiées.
Jean Castex déclarait récemment « les hôpitaux sont prêts » : ultime insulte faite à celles et ceux qui étaient dans la rue depuis plus d’un an, qui ont géré une pandémie inédite malgré l’épuisement et sont aujourd’hui toujours dans la même détresse. Non, les hôpitaux ne sont pas prêts, les soignant•es sont à bout et toujours ignoré•es par ce gouvernement qui reste sourd face à leur détresse.
Pour que l’Après ne soit pas pire que l’avant, soutenons les soignant•es, soutenons notre service public. Pour que la santé ne devienne jamais un acte comptable ou une marchandise. Pour qu’elle soit correctement financée, universelle et accessible à tou.te.s.